Rencontre en Inde avec sa majesté le tigre

Safari à Ranthambore, Inde

C’est toujours un plaisir immense que de visiter les principales réserves d’Inde, et notamment les étendues sauvages de Bandhavgarh et de Ranthambore, royaumes de ce fabuleux félin rayé qu’est le tigre.

Symbole national incontournable, le tigre est omniprésent dans la culture indienne. Aucune autre culture au monde n’a élaboré un tel rapport à la nature et aux animaux à tel point que les premières réserves naturelles indiennes dates du… 4ème siècle av. J.-C. du fait de l’Empereur Ashoka. Animal chasseur par excellence et donc symbole référent de la caste guerrière, le tigre évoque l’énergie, la puissance et la férocité mais aussi dans la religion bouddhiste, la foi, l’effort spirituel.

Safari à Ranthambore, Inde © Shutterstock / Etendues Sauvages

La fascination qu’exerce cet animal, fauve énigmatique, effrayant et sublime à la fois, est paradoxalement, l’une des raisons majeures de la chasse intensive qui a décimé l’espèce. De plus de 40 000 individus en Inde il y a un siècle ses effectifs sont passés à moins de 2 000 avant qu’Indira Gandhi ne mette en place le premier Project Tiger en déclarant l’espèce protégée en 1973. A cette époque le ministère de l’Environnement estimera que « le tigre est un symbole de la vie sauvage et du bon fonctionnement de l’écosystème donc le sauver est crucial pour la survie de l’homme ». Si le décompte officiel indien recense aujourd’hui un peu plus de 1 500 individus, certains organismes de protection de la nature seraient plus alarmistes et avanceraient le chiffre de 800 tigres !

Manuha Kothi Bandhavgarh, Inde © &Beyond

Avancée démographique, industrialisation massive, agriculture intensive sont autant d’éléments qui rendent délicate la protection actuelle du tigre. Les animaux étendent leur territoire pour survivre et les villageois s’enfoncent dans la forêt pour subvenir aux besoins d’une population en hausse. Or ce territoire est historiquement et culturellement un territoire partagé entre l’homme et la nature. Il s’agit donc plus, d’un point de vue indien, d’un problème de définition de l’espace, occupé conjointement par l’homme et le tigre plutôt qu’un problème de surpopulation humaine.

Gageons que dans les années à venir une redéfinition d’un nouveau Project Tiger soit mise à l’étude et que des solutions, portant un regard plus holistique sur cette problématique, sauront être élaborées et approuvées par l’ensemble des communautés.

Pour le bien du tigre et le bonheur de tous.

 

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