Destination insolite… Ouganda qui es-tu ?

Lac Edward dans le Parc Queen Elizabeth, Ouganda
Lac Edward dans le Parc Queen Elizabeth, Ouganda

L’Ouganda, « la perle de l’Afrique » comme se plaisait à la surnommer Churchill. Ce n’est pas pour rien que cette région reculée de la vallée du rift fascina à ce point les européens. C’est la fabuleuse richesse de vie et de paysages à couper le souffle qui a valu à ce pays verdoyant une appellation aussi passionnée.

 

Un trésor naturel

L’Ouganda, l’Afrique des Grands Lacs, la Rift Valley. La seule évocation de cette région mythique de l’Afrique de l’Est exalte un doux parfum d’aventure et nous rappelle que c’est dans cette partie encore méconnue du continent africain que l’incroyable odyssée humaine a pris ses racines.

Situé sur l’Equateur, à cheval sur les branches occidentale et orientale de la vallée du rift africain, l’Ouganda est un pays de hauts plateaux accidentés et dressés à plus de 1000 mètres d’altitude, couverts de savanes arbustives, de collines fertiles soigneusement cultivées, et entrecoupés de lacs et de marais déformés en une vaste gouttière où se nichent l’immense Lac Victoria et le Lac Kyoga. A l’ouest de cet état de dimensions modestes, le horst du Ruwenzori, les fameux « Monts de la Lune » aux cimes enneigées, s’érigent majestueusement à plus de 4500 mètres en longeant la frontière congolaise, tandis que le cône volcanique de l’Elgon culminant à l’Est à 4321 mètres et les horsts cristallins au Nord-Est ont façonné les frontières avec le Kenya et le Soudan. Dans les territoires du sud et du sud-ouest, volcans, lacs de cratères, montagnes enneigées, collines verdoyantes et forêts tropicales primaires constituent un réservoir de biodiversité d’une extraordinaire richesse. Au sein de ces denses contrées parfois impénétrables, l’explosion de la vie attire les naturalistes les plus aventureux, venus y observer les gorilles de montagne, les chimpanzés, les centaines d’espèces d’oiseaux sauvages, dont quelques dizaines sont endémiques de la vallée du rift, ou bien encore les poissons d’eau douce. Du fait de l’altitude, l’Ouganda bénéficie au Sud d’un climat très humide avoisinant les 20°C alors qu’au Nord le pays baigne dans un climat chaud et sec proche des 30°C. Le pays compte deux saisons sèches, de janvier à mars et de juin à septembre.

L’Ouganda se remet doucement de ses plaies anciennes et s’affirme comme une nouvelle destination de l ‘écotourisme, développant avec prudence et raison un tourisme respectueux de son incomparable richesse naturelle… Nous espérons et j’aime le croire.

 

Là-bas…

Partir là-bas, c’est voyager hors des sentiers battus, sur les traces des anciens explorateurs britanniques partis à la recherche des sources du Nil, le majestueux Lac Victoria. C’est aussi avoir le rare privilège de rencontrer les gorilles de montagne et les chimpanzés dans leur habitat naturel, au cœur de la forêt tropicale dense, ou bien contempler les centaines d’espèces d’oiseaux sauvages présents sur le territoire. C’est également pénétrer au cœur du Ruwenzori,  à l’Ouest, gravir le Mont Stanley culminant à 5110 mètres, ou encore parcourir les nombreux parcs nationaux jalonnant tout le pays (parmi les plus extraordinaires d’Afrique), tels le parc national Queen Elisabeth, au sud-ouest, classé réserve de biosphère par l’UNESCO.

Partir là-bas, c’est faire preuve d’humilité face à une nature riche mais à l’équilibre néanmoins fragile, témoin des forces tectoniques colossales dont elle est le fruit.

 

Pascal Picq, paléoanthropologue, a dit…

« L’homme ne descend pas du singe. On sait que l’évolution n’a pas procédé par grades successifs. Les singes ont évolué en même temps que nous. Ils ne sont pas plus, pas moins évolués que nous. Les chimpanzés et les bonobos sont plus proches de nous que les gorilles. En terme de famille, cela veut dire que ce sont nos frères et que les gorilles sont nos cousins. Nous, les chimpanzés, les bonobos et les hommes, avons un dernier ancêtre commun à partir duquel nous nous sommes séparés en Afrique vers 6 ou 7 millions d’années. Si on fait le bilan de ce que l’on a observé depuis 30 ans chez les chimpanzés, on s’aperçoit que tout ce que l’on avait cru voir se manifester en termes d’adaptation uniquement chez les hommes c’est à dire la bipédie, l’outil, la chasse, le partage de la nourriture, la sexualité, les systèmes sociaux, le rire, la conscience, l’empathie, la sympathie, les chimpanzés le font aussi. Donc, soit ils ont tout acquis indépendamment, soit cela vient du dernier ancêtre commun, ce qui est plus plausible. Cela veut dire que déjà dans le monde des forêts, il y a 6 à 7 millions d’années, toutes ces caractéristiques que l’on a cru propres à l’homme existaient et font partie d’un bagage ancestral commun. » (Entretien et propos de Pascal Picq, pour RFI 2000 / Source : http://www.hominides.com)

 

Les grands singes en péril

La destruction de l’habitat par l’homme est la cause numéro un de la disparition des espèces. Les grands singes n’échappent pas à cette règle, et malgré les cris d’alertes lancés par les scientifiques et les primatologues du monde entier, les grands singes voient leurs forêts verdoyantes se réduire comme peau de chagrin. A cette menace s’ajoutent malheureusement d’autres vérités peu glorieuses pour nous, telles le braconnage (reflet souvent complexe d’une détresse humanitaire pour les populations locales), les captures illégales des sujets les plus jeunes (conduisant souvent au massacre des parents) et destinés à certains cirques, zoos, ou encore les expérimentations médicales pratiquées sur les primates. D’autres causes, naturelles, plus sporadiques, peuvent expliquer l’effondrement brutal de certains effectifs au sein des populations de grands singes, notamment le virus Ebola, pouvant décimer jusqu’à 80% voire 90% d’une population de gorilles par exemple.

La lutte la plus efficace pour empêcher, si ce n’est freiner, l’extinction des  grands singes reste peut-être la lutte contre la méconnaissance et les préjugés encore tenaces à l’égard de nos incroyables cousins.

Ne nous arrêtons pas de lire, de comprendre, d’expliquer et de communiquer les liens ci-dessous pour sensibiliser notre entourage proche et lointain :

–       Le GRASP (Great Apes Survical Project) lancé par les Nations Unies en 2001. Il regroupe 23 pays africains et asiatiques et finance des actions de protection, d’études et de sensibilisation des populations locales pour la survie des grands singes.

–       L’institut Jane Goodall et la Fondation Dian Fossey : ces instituts financent des actions sur le terrain dédiées aux gorilles et aux chimpanzés.

–       L’association Paniscus pour la protection des bonobos.

–       L’Orangutan Fondation International pour la protection des orang-outans.

–       La SFDP (Société Francophone De Primatologie)

 

A lire ou à redécouvrir…

– « Grands singes », Cyril Ruoso, Emmanuelle Grundmann, Ed. Empreintes & Territoires

– « Etre singe », Cyril Ruoso, Emmanuelle Grundmann, Ed. La Martinière

– « Les grands singes, ou l’humanité au fond des yeux », ouvrage collectif de Pascal Picq, Dominique Lestel, Vinciane Despret, Chris Herzfeld.

– « L’Ouganda contemporain », Gérard Prunier et Bernard Calas

 

Rencontrer les grands singes… oui, mais dans le plus grand respect

Rencontrer les animaux… oui, mais pas n’importe comment ni n’importe quand. C’est ce que l’équipe d’Etendues Sauvages s’engage à respecter en vous proposant une expérience unique :

Rencontre avec les chimpanzés et les gorilles en Ouganda. Et contactez-nous pour nous faire part de vos questions !
« L’animal n’est pas une machine. Les grands singes sont comme nous, ils souffrent, ils ont des sentiments, de l’empathie… » (Pascal Picq)

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