Bonne nouvelle, certaines espèces sauvages font un comeback en Europe.

Le bison d’Europe, le loup gris, le lynx ibérique, l’ours brun ou le phoque gris sont quelques-unes des 18 espèces de mammifères dont les populations ont augmenté au cours des cinquante dernières années en Europe. Les populations de 19 espèces d’oiseaux dont le pygargue à queue blanche ont également progressé. C’est ce que montre le rapport « Wildlife comeback in Europe » publié le 26 septembre dernier par Rewildling Europe qui présente les résultats d’une étude menée par les chercheurs de la Zoological Society of London, Birdlife International et le European Bird Census Council qui a analysé l’évolution de la distribution et de l’abondance d’une sélection d’espèces entre 1960 et 2005.

Non seulement cette évolution est une bonne nouvelle mais son analyse permet de déterminer quelles sont les conditions qui rendent cette amélioration possible afin de la transposer à d’autres problématiques de conservation. Les principaux facteurs identifiés sont la protection des espèces, des actions de conservation ciblées telles que les techniques de gestion des populations visant à permettre l’accroissement des populations existantes ou à créer de nouvelles populations par des réintroductions, la gestion de l’habitat et la protection des sites. La réduction de la pression de la chasse et l’interdiction de certains produits chimiques toxiques utilisés par l’agriculture sont deux autres facteurs importants.

Il est vrai que cet accroissement de la distribution et de l’abondance de ces espèces est à remettre dans un contexte de situation initiale très précaire. Pour nombre d’entre elles, leurs populations étaient au plus bas dans les années 50 et 60, point de départ de cette étude, et leur progression depuis cette époque ne signifie pas qu’elles ont retrouvé leur niveau historique. Certaines n’ont d’ailleurs pas encore atteint le niveau nécessaire pour assurer la viabilité à long-terme de leurs populations.

Par ailleurs, le niveau global de biodiversité en Europe et dans le monde continue de diminuer et les objectifs fixés pour réduire cette perte ne sont pas atteints.

Cependant, cette étude montre qu’avec suffisamment de ressources et des efforts appropriés, il est possible de permettre à des espèces de se rétablir, même lorsqu’elles frôlent l’extinction. Alors qu’il ne restait que 54 bisons en captivité à partir des années 30, en 2011, la population sauvage s’élevait à 2759 individus répartis dans 33 hordes distinctes et isolées.

Bison d’Europe – Forêt de Bialowieza – Pologne

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La clé du succès à long terme de ce retour de la faune sauvage sera la capacité à gérer les conflits potentiels entre l’homme et les espèces animales. Cet accroissement des populations sauvages est aussi source d’opportunités économiques et sociales tant au niveau local, grâce au potentiel de développement rural à travers le tourisme lié à la présence de la faune, qu’au niveau national, avec le rétablissement des processus naturels des écosystèmes.

La bonne nouvelle c’est que, comme  le dit Frans Schepers, managing director de Rewilding Europe : « La faune sauvage peut faire un retour en force si on le lui permet ».

 

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