À vivre
Soweto (pour South Western Township) est une banlieue noire située à 15 km au sud-ouest de Johannesburg. C'est le plus peuplé des townships du pays avec une population de plus d'un million d'habitants.
En 1951, en application des nouvelles lois d'apartheid, les habitants noirs chassés de quartiers résidentiels qui devaient devenir des "zones blanches" ont été contraints de venir s’installer à ce qui deviendrait Soweto, sur des terrains rachetés à des fermiers par le gouvernement.
À l'origine constituée de petites maisons alignées, Soweto allait connaître un accroissement démographique fulgurant, marqué par la construction de bidonvilles et l'insuffisance des services publics, incapables de s'adapter à la demande en électricité et en eau potable.
En 1976, dans le contexte de l'apartheid, un décret stipulant que l'afrikaans serait la langue de l'enseignement à égalité avec l'anglais dans toutes les écoles noires met le feu aux poudres. Les émeutes de Soweto regroupent une série de manifestations qui ont commencé le matin du 16 juin 1976 et qui ont été menées par des élèves noirs de l'enseignement public afin de protester dans les rues contre l’application du décret. Pour disperser la foule, la police tire à balles réelles, causant au moins 23 morts. L'un des premiers manifestants à être abattu est Hector Pieterson, devenant plus tard l’icône du soulèvement. Un mois plus tard, pour calmer les protestations, le gouvernement retire le décret sur l'enseignement en afrikaans.
Durant les années 1980, le township devient le symbole de la résistance noire à l'apartheid.
Soweto doit sa notoriété internationale à des protestations politiques inspirées de la théologie noire américaine et du Black Power.