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Pas de danse des grues japonaises
Grues à Hokkaido, Japon © shutterstock
Pays
Japon
Régions
Hokkaido
Dans l’est d’Hokkaidō, les contrées de chênes japonais sont recouvertes d’un drap enneigé qui brille dans la matinée, contrastant avec le brouillard qui l’enveloppe. En se levant de bonne heure, malgré les -20°C ambiants, lorsque le temps est dégagé, on peut y admirer un ciel orangé au lever du jour, qui se reflète sur la neige pour former une riche palette de couleurs. Soudain, un bruit vient perturber ce moment contemplation : il vient d’un grand échassier qui, planant au dessus des forêts blanches, cherche à atterrir. Il s'agit de la grue du Japon, un des symboles du pays, qui vit dans cet environnement d'une pureté difficilement égalée au pays du soleil levant. Tel est le paysage du Tsurui Ito Tancho Crane Sanctuary.
Situé non loin du parc national de Kushiro Shitsugen, ce sanctuaire de 13 hectares est géré par la société des oiseaux sauvages du Japon afin de garantir la conservation de ses principales occupantes : les grues du Japon. La grue du Japon est le plus gros oiseau du pays et l’un des plus grands du monde : faisant 1,50 mètres de hauteur, sa longueur de la pointe du bec à la pointe de la queue peut également atteindre 1,50 m, et jusqu’à 2,40 mètres d’envergure, pour seulement une dizaine de kilos. Son corps et ses ailes sont majoritairement blancs, tandis que son cou et ses pâtes sont noirs. Plus particulièrement, la peau du haut de la tête des grues du Japon forme une tâche rouge ronde, qui aurait peut-être un lien avec le drapeau national. Même si elles vivent principalement dans l’est d’Hokkaidō, les grues peuplent aussi la plupart des pays d’Asie du Nord-Est.
Au Tsurui Ito Tancho Crane Sanctuary, fait de champs d’alimentation et d’un bâtiment principal, leur observation se fait dans des conditions idéales. Au Centre de la nature, l’observation des grues est facilitée dans une salle d’observation garnie de jumelles et d’un télescope donnant sur les champs d’alimentation. Dans la salle d’exposition, des explications sont fournies sur les grues et divers événements connexes. Le ranger en poste peut également projeter un diaporama permettant d’observer le comportement des grues ou d’écouter leurs chants, ainsi que proposer plusieurs activités ou narrer l’histoire de la protection des oiseaux du sanctuaire. Après une journée d’observation, il est possible de repartir avec un exemplaire du Tancho Teachers' Guide (TTG) pour compléter ses connaissances des grues japonaises.
Non loin, le village de Tsurui, n’étant pas beaucoup garni de lumières électroniques la nuit, est un endroit idéal pour observer le ciel étoilé. En hiver, on y distingue clairement la Voie lactée.
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Bien que le Tsurui Ito Tancho Crane Sanctuary ne soit ouvert que d’octobre à mars, vous y verrez la plupart des étapes essentielles de la vie d’une grue japonaise aux mois d'ouverture.
Vers octobre, avec l'arrivée de l'hiver, les grues quittent les zones marécageuses d’Hokkaidō qui commencent à geler pour se diriger vers les zones d’alimentation gérées par les Hommes, où elles passeront l’hiver. Comme la nourriture se fait rare dans la nature, les couples rivalisent farouchement pour survivre. C’est pourquoi la nourriture que leur donnent les Hommes leur est essentielle ; même si des recherches sont effectuées pour estimer l’aire des zones d’alimentation naturelles des grues et le nombre de grues volant vers les champs d'alimentation, ainsi que pour réduire leur dépendance à l’alimentation humaine, sans celle-ci on estime que la population perdrait 90% de ses individus.
Les grues se regroupent pendant les mois de novembre, décembre et janvier, pour former un attroupement qui peut atteindre les 400 individus. La vision des échassiers arrivant au petit matin, sur fond de lever du soleil doré, est une vision mémorable. La température pouvant descendre en dessous des -20°C, il est nécessaire d'être correctement habillé (chaussures et autres vêtements "grand froid").
En février commence la fameuse danse des grues, où mâles et femelles ondulent dans une harmonie parfois parfaitement synchronisée pour s’accoupler, se servant de leurs cous et de leurs pâtes pour faire divers pas de danse. Se poursuivant jusqu’en mars, la parade nuptiale est accompagnée du rejet des enfants nés l’année dernière, ce pour permettre aux parents de copuler et de couver.
Lorsque le printemps arrive et que l’air se réchauffe, les grues retournent vers les zones humides de l’île pour se reproduire, faire des monticules sur lesquels elles fabriquent un nid en tiges de roseaux morts et incuber à tour de rôle.
Environ trente jours après le début de l’incubation, vers mai-juin, un poussin brun naît, qui pourra voler 100 jours après sa naissance, donc vers août-septembre. L’éducation des enfants se poursuit dans les marécages jusqu’à l’arrivée de l’hiver, où l’hivernage des couples prend le pas sur l’éducation des jeunes, afin de permettre au cycle de recommencer.
Notez que le Tsurui-Ito Tancho Sanctuary, en plus de clore d'avril à septembre, est également fermé les mardis et mercredis.
Tsurui Ito Tancho Crane Sanctuary |
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