À vivre
L’évènement a déjà fait le tour du monde, et pour cause : la dernière éruption importante en Islande, celle de l’imprononçable Eyjafjallajökull en 2010, avait paralysé une grande partie du trafic aérien européen.
Le 19 mars 2021, après plusieurs semaines de tremblements de terre incessants secouant modérément la région du sud-ouest de l’Islande, incluant sa capitale, le feu a jailli.
Très précisément, tous les yeux se sont braqués sur la péninsule de Reykjanes, du côté du Fagradalsfjall, non loin du
célèbre Blue Lagoon et du petit port de pêche Grindavik. Pourtant, il ne s’agit pas là d’une éruption volcanique à proprement parler : en effet, ce n’est pas le réveil du Fagradalsfjall qui a provoqué l’éruption, mais une fissure de la croûte terrestre. On appelle le phénomène éruption fissurale, très classique en Islande. Pas étonnant que ce soit la péninsule de Reykjanes qui en soit le théâtre, car, malgré une dernière éruption locale datant de près de 800 ans,
la région se situe sur la dorsale médio-Atlantique, qui sépare deux plaques tectoniques, une zone donc particulièrement mouvementée en termes sismiques. Les dorsales océaniques sont d’immenses chaînes de montagnes sous-marines longues de 70 000 km, à 3 000 m de profondeur en moyenne. L’Islande étant un point chaud, c’est-à-dire une zone où le magma profond remonte, on peut observer les éruptions en surface.
La particularité de ces éruptions fissurales, c’est qu’elles révèlent une activité volcanique forte sur une zone plus ou moins large, qui peut « craquer » en de nombreux autres points. Pour preuve, le 5 avril, l’éruption s’est agrandie avec une nouvelle fissure crachant de la lave sur plusieurs centaines de mètres, à moins d’un kilomètre de la première. Les volcanologues ne peuvent prédire la fin du spectacle qui devrait durer selon eux de quelques semaines à quelques mois encore...