À vivre
Plusieurs centaines de papillons jaunes convergent vers le sud-ouest du Sri Lanka, comme aimantés par les hauteurs du "Hill Country". Survolant les pèlerins escaladant la montagne, ils atteignent le sommet pour y mourir, ou, comme le veut la croyance bouddhiste, pour y être réincarnés.
Quoi de mieux que de renaître au Pic d'Adam, lieu sacré multi-confessionnel ? Cette montagne de plus de 2 200 mètres de haut accueille des croyants de toutes les principales religions du Sri Lanka. Pour les bouddhistes, c'est ici que le Bouddha a laissé son empreinte de pied lors de sa troisième et dernière visite de l'île. Pour les Hindous, qui l'appellent "Shivan Adi Patham" ("la danse créative du seigneur Shiva"), l'empreinte a été laissée par Shiva lorsqu'il dansa pour créer le monde. Les navigateurs arabes, qui apercevaient le sommet depuis la mer et s'orientaient par rapport à lui, pensaient que c'était ici qu'Adam, prophète de l'islam, avait posé pied sur Terre après s'être fait chasser du paradis. Enfin, les chrétiens croient que c'est l'empreinte de Saint Thomas, qui amena la foi chrétienne en Asie 50 ans après le début de notre ère. Dans tous les cas, le nom local, "Sri Pada" ("empreinte sacrée"), met tout le monde d'accord.
Il existe trois routes pour gravir ce sommet, mais la plupart des visiteurs se joignent aux pèlerins pour gravir le sommet par le sentier le plus court - qui fait malgré tout 7 kilomètres de long. Ils grimpent souvent la nuit pour pouvoir admirer le lever du soleil ("ira-sevaya") une fois arrivés, lequel illumine la montagne de beau matin.