Ile de Vancouver, Colombie Britannique – Canada

Ile de Vancouver, Canada © Benoit Feron
Ile de Vancouver, Canada © Benoit Feron

Journée d’octobre radieuse sur l’Ile de Vancouver au départ de Port McNeill, petite ville portuaire située au Nord de la péninscule.
C’est un temps idéal pour organiser une sortie en mer à la recherche des baleines à bosse et des orques en pleine migration dans cette région à la nature splendide.

Safari baleines sur l'île de Vancouver, Colombie Britannique, Canada
Safari baleines sur l’île de Vancouver, Colombie Britannique, Canada

Ma guide, spécialisée dans l’étude de la faune marine, organise des sorties à la rencontre des mammifères marins.
Son approche ludique et respectueuse de la nature permet de mieux comprendre cet univers de beauté, encore si préservé.

Me voilà donc parti, fusant à la vitesse du vent sur un zodiac pour plusieurs heures d’observations, avide de capturer une scène unique de pure nature.
Posté à l’avant du bateau, fébrile, j’observe l’horizon…
Comme si mon impatience avait fait écho, je me redresse saisi. Une magnifique baleine à bosse déploie sa queue devant nous avant de replonger dans les abîmes de l’océan. Enthousiaste, je demande à Angela de s’approcher davantage.
Mais sans hésiter, d’un geste de la main, elle dirige mon regard dans la direction opposée vers un attroupement d’oiseaux de plus en plus nombreux à la surface de l’eau et dont le nombre dépasse vite plusieurs centaines.
Interloqué, je ne comprends pas. Il est rare d’apercevoir un animal de cette taille et malgré tout, ce rassemblement d’oiseaux semble avoir plus d’importance à ses yeux. Surpris, je me convaincs de lui faire confiance.
Nous nous approchons. Silencieusement.
Sans mot dire, Angela dirige le bateau avec dextérité et discrétion.
Au milieu de cette multitude d’oiseaux, je commence à comprendre en apercevant ça et là nombre de petits harengs qui s’agitent, se contorsionnent à la surface de l’eau.
Les explications d’Angela m’éclairent : des macareux rhinocéros et des guillemots de Troïl plongent pour encercler ce banc de poissons, créant ainsi un filet « fictif » et poussent alors vers la surface cette « herring ball », où les attendent des congénères et autres goélands.

Soudain,  j’aperçois une énorme ombre noire qui s’approche.
Incroyable, c’est elle. Avec une vitesse et une souplesse incroyable, la baleine aperçue plus tôt se redresse et sort sa tête de l’eau en ouvrant sa gueule.
En une seconde, un temps trop court pour ajuster l’appareil photo parfaitement, elle engloutit le banc de harengs, à l’exception de quelques heureux qui s’échappent hors de l’eau dans un saut de survie.
La scène est fabuleuse.

Comment a-t-elle su que son dîner était servi, alors qu’elle se situait encore à quelques milliers de mètres de là ?
Elle possède en réalité une ouïe très fine qui lui a permis d’entendre le piaillement des guillemots.
Après un long travail de préparation de ces derniers, la baleine est venue se servir goulûment.
Comme souvent, la nature c’est la loi du plus fort !

Cette scène de chasse m’a en tout cas confirmé combien la nature peut être surprenante, étonnante et bouleversante.
Intuitivement, j’aurais suivi la baleine en ignorant qu’à quelques centaines de mètres de là une assemblée d’oiseaux préparait un spectacle étonnant !

Benoît Feron

Vous pouvez suivre le travail photographique de Benoît Feron sur Regards Passion.

Voyage effectué en septembre 2010, avec Etendues Sauvages.

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