25 ans de voyages

Voyage en Islande © Paul Guillot - Etendues Sauvages
Voyage en Islande © Paul Guillot - Etendues Sauvages

Nous concevons vos voyages depuis près de vingt-cinq ans et vous nous témoignez votre confiance depuis toutes ses années.
Alors oui, depuis 2000, il est évident que les choses ont changé, évolué. Nous ne voyageons plus tout à fait de la même manière.

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Par exemple, la connexion au digital nous a le plus souvent rattrapés. Même si l’on prône régulièrement la déconnexion le temps d’un voyage, il est difficile – avouons-le ! – de se passer des bénéfices liés au digital.
En revanche, une chose n’a pas changé. Elle s’est même renforcée et se renforce encore chaque jour.
C’est notre détermination à respecter les valeurs qui nous animent depuis la création d’Étendues Sauvages :
• s’écarter du tourisme de masse, qu’on appelle aujourd’hui « surtourisme », parce que c’est sans doute moins péjoratif, mais tout aussi délétère.
• faire que vos voyages apportent un bénéfice immédiat et direct aux populations locales, à travers les nombreux programmes gérés par nos partenaires locaux des régions les plus reculées que vous visitez.
• préserver la faune et l’environnement en travaillant avec des professionnels qui partagent cette vision et en sélectionnant des hébergements qui s’inscrivent dans une approche de durabilité et de respect de la nature.Si les maîtres-mots de notre engagement sont la qualité et l’excellence du service que nous vous devons avant, pendant et après votre voyage, l’authenticité de notre démarche et la bienveillance sont des piliers tout aussi importants à nos yeux.Nous continuons aussi à revendiquer notre approche réellement « sur mesure », 100% humaine.
Ce n’est pas une plate-forme ou un algorithme qui répond à vos attentes, mais une équipe d’experts en voyages sur-mesure, qui vous connaissent et en qui vous avez confiance.
Et parce qu’ils maîtrisent parfaitement les destinations qu’ils vous proposent de découvrir, ils créent pour vous le plus beau des voyages

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TERRE

NAMIBIE, LA SYMPHONIE DES DUNES CHANTANTES

Marco Polo lui-même décrit ces « sables qui chantent » comme un concert de tambours et de cymbales.
Les Bédouins attribuent ces sons aux djinns, esprits invisibles qui peuplent les légendes du désert.
Les dunes chantantes de Sossuslvei, dans le parc de Namib Naukluft en Namibie, offrent une expérience sensorielle inoubliable.Le spectacle commence à l’aube.
Les dunes, telles des vagues pétrifiées à la géométrie parfaite, s’illuminent de couleurs changeantes, passant du cuivre brûlé à un kaléidoscope de rose, d’or et de rouge-orange.
Ce moment magique est l’ouverture de la symphonie.
La lumière joue le rôle de chef d’orchestre, dirigeant les ombres et les couleurs dans un ballet silencieux.Les dunes chantantes sont les instruments principaux de cette mélodie.

Leur musique naît du frottement des grains de sable entre eux, provoqué par des avalanches naturelles ou déclenchées par le vent.
Chaque dune possède sa propre fréquence fondamentale, généralement entre 60 et 105 Hz, comparable au registre de la voix humaine.
Les sons produits sont puissants et peuvent être entendus à plusieurs kilomètres à la ronde.Lorsque le vent souffle suffisamment fort, en crescendo, une avalanche se déclenche sur la face la plus pentue des dunes.C’est alors que la symphonie atteint son apogée.
Les grains de sable se déplacent en cadence parfaite, produisant des vibrations synchrones qui résonnent dans l’air comme une membrane de haut-parleur.
Ce phénomène crée une mélopée grave et vibrante qui emplit l’air d’une énergie presque palpable.Dans cette symphonie désertique, les animaux sont les solistes.
Les oryx majestueux traversent les dunes avec grâce, tandis que les chacals et hyènes ajoutent leurs propres notes au paysage sonore.
Même les insectes des dunes participent discrètement à cette harmonie naturelle.La journée se termine avec un dernier acte spectaculaire.
Alors que le soleil descend lentement derrière l’horizon, les dunes se parent d’une teinte dorée.
C’est le final.
Le chef salue, la lumière s’efface.
Le chant des dunes s’estompe peu à peu, laissant place au silence du désert.
Les musiciens sont fatigués.
C’est un moment de calme absolu, où l’on ressent toute la majesté et la sérénité de cet environnement unique.Prochaine représentation demain. Même heure.

© Wilderness Safaris, Étendues Sauvages

AUSTRALIE, AYERS ROCK, LÉGENDES ABORIGÈNES

Je tombe.
Je ne peux pas vous dire mieux.
Je tombe.
Plutôt vite en plus.
Et ça ne me fait rien.
Au contraire, j’adore !
Il faut dire que je ne tombe pas n’importe comment.
Je viens de sauter d’un avion en plein vol.
Et qui pourtant fonctionnait très bien, folle que je suis.
Je ne réalise pas très bien.
Je suis à quelques 3 000 mètres du sol.
Je suis en parachute. Je ne tombe pas n’importe où non plus.
Je file à environ 180 km/h vers des cailloux rouge-orange.
Ils semblent grandir au fur et à mesure de ma chute.
Je me rends compte que ce sont finalement des gros rochers dans le désert australien (outback).
À leur côté, le mont Connor se dresse fièrement et le lac Amadeus s’étale d’un bleu tranchant. Ce sont Kata Tjuta et Uluru – Ayers Rock. Peu à peu ma vision panoramique s’estompe.
Plus je chute, plus je fixe Uluru.
Les secondes passent et je ne vois que lui. Uluru est sans aucun doute le rocher le plus célèbre d’Australie. Voire du monde. 3 km de long, 9 km de circonférence, 348 mètres de haut.
Au fil des ans, le vent, la pluie et les changements de température ont contribué à façonner ce rocher qui s’enfonce sous terre à plus de 5 km.
Ce monolithe pourrait bien faire trébucher des géants.
C’est ce qui s’est passé lors du « Temps du rêve » durant lequel des êtres métaphysiques créèrent le monde, arpentant la planète pour dessiner les reliefs, les cours d’eau et les rochers.
Je continue de tomber.
Et les nuages se forment au-dessus de moi.

Ayers Rock, Australie © Shutterstock

Uluru est un site parcouru par les ancêtres.
Les marques sur les rochers sont autant de traces qu’ils ont laissées et donc revêtent un caractère particulièrement sacré.
Les fissures et les cavernes correspondant aux endroits où Alinga, l’homme lézard tenta de récupérer son boomerang planté dans le rocher. Le sol se rapproche. L’arrivée est imminente. Comme la pluie. Les aborigènes Anangu considèrent que l’esprit de leurs ancêtres sont toujours présents dans ces lieux qui sont d’une haute importance religieuse.
Cette montagne n’est pas comme les autres.
Elle est vivante et peut se venger si elle est profanée. Elle est donc fermée au public.
Uluru a repris sa place de sanctuaire que l’on peut observer à distance.J’atterris enfin.Aujourd’hui Uluru est heureux.
La pluie, rare d’habitude, se déverse en quantité sur le rocher.
D’innombrables chutes d’eau et cascades se forment et coulent depuis le sommet.
Uluru change de couleur, passant de l’orange au violet facétieux.J’ai deux heures pour profiter de ce spectacle mémorable.
Avant que tout ne redevienne comme avant.Je mesure ma chance.
Très peu de voyageurs ont eu droit à cet accueil des plus fantastiques.

© Shutterstock

TANZANIE, LA NUIT OÙ J’AI RENCONTRÉ LENGAÏ

Le ciel s’embrasait d’un rouge intense lorsque j’entamai l’ascension de l’Ol Doinyo Lengaï. Mon guide masaaï, Namelok, m’avait prévenu : « La Montagne de Dieu ne se gravit pas, elle vous invite. »

La nuit tombait rapidement en Tanzanie, enveloppant le volcan d’un manteau d’obscurité. Seule la lueur de nos lampes frontales éclairait le chemin escarpé. Le sol, instable sous nos pieds, semblait vivant, comme si la montagne respirait. À mi-chemin, une odeur âcre de soufre emplit l’air.
Namelok s’arrêta brusquement. « Lengaï est agité ce soir », murmura-t-il.
Un grondement sourd résonna dans les entrailles de la terre, faisant vibrer chaque fibre de mon corps.
Soudain, une coulée de lave noire jaillit à quelques mètres de nous, illuminant la nuit d’une lueur fantomatique. Contrairement à ce que j’avais imaginé, elle ne rougeoyait pas, mais coulait comme de l’huile sombre. Étrangement, elle s’éclaircit en devenant froide. Épuisé par l’ascension et l’altitude, je m’assoupis près du sommet.
C’est alors que Lengaï m’apparut.


Non pas comme le dieu courroucé que j’avais imaginé, mais sous la forme d’un vieil homme masaaï, son visage ridé reflétant la sagesse des âges.
« Pourquoi gravis-tu ma demeure, étranger ? » demanda-t-il d’une voix qui semblait émaner de la montagne elle-même.
« Pour comprendre », répondis-je simplement.
Il sourit, révélant des dents blanches comme la cendre volcanique.
« Comprendre quoi ? La nature ? Les hommes ? Ou toi-même ?  » Avant que je puisse répondre, le sol trembla violemment.
Je me réveillai en sursaut, le cœur battant. L’aube pointait à l’horizon, baignant le paysage d’une lumière irréelle.
Namelok me regardait, un sourire énigmatique aux lèvres. « Lengaï t’a parlé », affirma-t-il. Ce n’était pas une question.
Mon corps couvert de poussière blanche témoignait de mon expérience mystique. Alors que nous entamions la descente, je réalisai que l’Ol Doinyo Lengaï m’avait transformé. Était-ce la rencontre avec Lengaï ou simplement la majesté de ce volcan unique ?
Je ne le saurai jamais vraiment.
Une chose était certaine : la Montagne de Dieu gardait jalousement ses secrets, ne les révélant qu’à ceux qui osaient l’affronter avec humilité et respect. Et moi, j’avais eu le privilège d’entrevoir un fragment de sa mystérieuse sagesse.

© andBeyond, Nomad Tanzania

FEU


PÉROU, TREK DANS LA VALLÉE SACRÉE

Depuis mon plus jeune âge, je rêve de pouvoir marcher sur les traces des Incas.
Des splendeurs de la vallée sacrée à la gigantesque Lima, des îles flottantes du lac Titicaca aux mystères du Machu Picchu.
Voyage spectaculaire au cœur d’une culture millénaire sur les traces de l’empire Inca. Sac sur le dos, chaussures de randonnée, bonnet en alpaga, je suis prête à vivre une échappée exceptionnelle au pays des Incas.
Mon voyage débute par la ville de Cuzco, capitale de la culture Inca, située à 3 400 mètres d’altitude. Je fais la connaissance de Ricardo, mon guide pour cette aventure péruvienne. Il commence par m’emmener au marché local où nous achetons des feuilles de coca pour nous prémunir contre le mal d’altitude.
Nous visitons la ville, mais très vite, nous quittons les environs de Cuzco.
Mon impatience s’intensifie tant j’attends énormément de ces sites insolites à la beauté époustouflante.
Réveillés dès l’aube, Ricardo m’embarque dans son véhicule en direction d’Urubamba appelée Vallée Sacrée. Nous entamons ce trek par la découverte des terrasses de Moray et des salines de Maras.

J’ai rapidement remarqué que les Péruviens savent s’adapter aux reliefs de leur pays et développer leur agriculture. Les terrasses laissées par les Incas sont dédiées aux cultures et marquent cette nature majestueuse d’une empreinte singulière.
La perfection géométrique du paysage et l’air pur des montagnes environnantes participent à l’atmosphère unique qui se dégage de ce lieu. Dans cette vallée sacrée, les terrasses de Moray offrent un spectacle fascinant où chaque palier semblent jouir de son propre climat.
À chaque pas, j’en prends plein les yeux et mes poumons se gorgent d’un air d’une pureté unique. Plus bas dans la vallée, nous arrivons aux salines de Maras. Le spectacle est éblouissant tant par sa beauté que par les rayons de lumière qui se reflètent sur la blancheur du sel. Merveille naturelle qui sert, depuis l’époque inca, à l’extraction saline.
Nous rencontrons Mariana, saunière depuis l’âge de huit ans. Selon elle, « cet endroit est une bénédiction des dieux pour notre pays ». Nous poursuivons notre chemin en direction du légendaire Machu Picchu où nous croisons la route d’Aniceto, un cultivateur de pommes de terre qui nous explique les origines de ce tubercule. À mon grand étonnement, j’apprends que ce féculent porte ses origines du Pérou en arborant des formes variées et des couleurs insolites. La marche est dure, voire éprouvante, mais l’expérience en vaut le détour.
Ce trek est pour moi une quête initiatique en dehors du tumulte de mon quotidien. Au bout de plusieurs heures de marche, j’aperçois enfin, le Machu Picchu !
Une véritable merveille naturelle. Son histoire et sa fonction originelle restent encore mystérieuses. Même si on pense que c’était un important centre de savoir et de pouvoir pour les Incas. L’exceptionnelle qualité de la pierre et l’abondance des ornements qui le caractérisent en font un lieu mythique et spectaculaire. Ricardo et moi, nous nous asseyons pour observer le paysage et nous imprégner de l’atmosphère paisible de ces lieux. C’est alors que Ricardo me raconte : « La première fois que je suis venu, j’avais huit ans, j’étais avec mon père. Je montais sur les murets. Le cadre n’était pas aussi strict qu’aujourd’hui et nous n’appartenions pas au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce lieu regorge de bonnes ondes à tel point que, quand nous y sommes, nous avons l’impression d’être liés à l’endroit. »
Le Pérou se dévoile comme un tableau vivant où les paysages mythiques se mêlent aux prouesses architecturales ancestrales.
Les terrasses agricoles de Moray, véritables chefs-d’œuvre d’ingénierie, s’étagent harmonieusement sur les flancs des montagnes.
Les lignes énigmatiques de Nazca dessinent leurs motifs géants sur le désert, défiant toujours notre compréhension.
Et que dire du majestueux Machu Picchu, cité perdue nichée dans les nuages, témoignage silencieux du génie inca ?
Le Pérou offre ainsi un spectacle grandiose où la nature sauvage et l’empreinte humaine se fondent en une symphonie visuelle éblouissante, invitant le voyageur à une exploration sans fin de ses trésors cachés.

© Senderos

COSTA RICA, TERRE DE VOLCANS

Récit de voyage…

1ère étape : aventure et sérénité
Dès l’atterrissage à San José, le Costa Rica m’enveloppe de sa chaleur tropicale et de ses promesses d’aventures.
Le Pacuare Lodge m’avertit que ma journée sera placée sous le signe de l’eau.
Ma chambre, entourée d’un vert émeraude, plonge dans la forêt et la rivière toute proche.
Aujourd’hui, je m’offre une piqure d’adrénaline en descendant la rivière Pacuare, entre canyons vertigineux, rapides intenses (Terciopelo Snake) et cascades impressionnantes (Huacas). Tout se passe bien.
Mais mon taux d’adrénaline bat des records !
Les choses s’apaisent dans les sources chaudes naturelles d’Orosi, où l’eau thermale apaise mes muscles fatigués.

2ème étape : au cœur des cratères
Mon cœur bat au rythme des volcans qui peuplent cette terre indomptée.
Pensez donc, le Costa Rica est le cinquième dans la liste des pays à la plus forte densité de volcans !
Le lendemain, je me rends au volcan Poás. Son cratère immense et actif est une merveille géologique.
Je contemple ses eaux turquoise acides, hypnotisé par les volutes de vapeur qui s’en échappent.
C’est comme être sur une autre planète, où la nature règne en maître absolu.
Mais le plus beau est à venir. Le majestueux Arenal. Le plus jeune et le plus fier.
En l’approchant, je ressens presque le souffle chaud de son passé tumultueux.
La nuit tombée, j’assiste à un spectacle naturel inoubliable : des coulées de lave rougeoyantes illuminent le ciel sombre.
Un ballet incandescent qui me laisse sans voix.

3ème étape : sérénité et bonheur ultime
Si la nature du Costa Rica est souvent sauvage, agitée et bruyante, elle appelle aussi au calme, à la réflexion et à l’exploration de soi.
Revenir à ses racines, à ses origines, est une promesse tenue par Origins Lodge.
Un véritable havre de paix où la nature m’étreint de toute sa douceur et m’invite à me reconnecter à elle.
J’honore avec plaisir son invitation !

4ème étape : le Pacifique vu d’en haut
La province du Guanacaste occupe une large part de la péninsule de Nicoya au nord-ouest du pays avec son parc national d’Ostional.
Une situation de choix pour quelqu’un comme moi, autant tourné vers la nature que vers la mer.
Ici, les deux communient. Des milliers de tortues marines viennent pondre chaque année.
Ici, le littoral, composé de mangroves, est respecté.
Le peu d’accès direct à la mer impose aux hôtels de se reculer sur les hauteurs pour être en harmonie avec la nature, bénéficiant ainsi d’une vision panoramique sur l’océan.Je ne vous cache pas que j’avais un rêve simple en arrivant au Costa Rica : tremper mes pieds dans le Pacifique.
Nosara et sa Playa Guiones magnifique ont pu satisfaire mon désir.Ici, tout prend sens.

Volcan Arenal, Costa Rica © Shutterstock

Le Pacifique, la paix intérieure.Au moment de quitter le Costa Rica, je suis retourné.
Chaque volcan, chaque rencontre – la gentillesse des Ticos ! – a laissé une empreinte indélébile dans mon cœur.
Ce pays m’a offert bien plus qu’un simple voyage : une véritable leçon de vie.
Le Costa Rica m’a appris à ralentir, à écouter le murmure des arbres et à respecter le rythme de la terre.
Il vous prend par la main et vous rappelle ce qui est essentiel.
Le Costa Rica éveille l’âme et nourrit l’esprit.
Il ne se contente pas de vous accueillir.
Il vous transforme, vous inspire.
Et vous laisse avec une irrésistible envie de revenir…

© Shutterstock

LE HÁKARL, ESSENCE DE L’ISLANDE

Dans le vaste théâtre des saveurs mondiales, peu d’expériences culinaires rivalisent avec le Hákarl.
Ce mets incarne à lui seul l’esprit indomptable de cette terre de glace et de feu qu’est l’Islande.Manger du Hákarl n’est pas seulement un défi pour les papilles.
C’est une immersion profonde dans l’histoire et la culture d’une nation façonnée par des éléments extrêmes. Le Hákarl trouve ses racines dans les traditions viking ancestrales, où la nécessité de conserver la nourriture pour survivre aux hivers rigoureux a donné naissance à des techniques uniques.
Le requin du Groenland, poisson emblématique des eaux glacées entourant l’Islande, est préparé selon un processus de fermentation complexe.
Enterré dans le sol pendant plusieurs mois, puis séché à l’air libre, il se transforme en un mets au goût puissant et distinctif.L’odeur du Hákarl est la première épreuve à surmonter.

Elle évoque les embruns salés des tempêtes nordiques et le souffle glacé des glaciers.
Vous vous bouchez le nez, prêt à braver ce parfum qui semble vouloir vous repousser.
Mais c’est là toute la beauté du Hákarl.
Il vous défie, vous invite à dépasser vos limites.Une morsure à chaque bouchée.
Lorsque vous portez le morceau à votre bouche, c’est comme si l’Islande elle-même s’invitait à votre table. Le goût est intense, iodé, presque piquant.
Le moindre bout arraché raconte l’histoire des pêcheurs qui ont bravé les mers tumultueuses, des générations qui ont perfectionné cet art culinaire unique.Manger du Hákarl, c’est ressentir l’âme islandaise.
C’est comprendre comment un peuple a su tirer parti de son environnement hostile pour créer quelque chose d’unique.
C’est une célébration de la résilience et de l’ingéniosité humaines.En partageant ce repas avec les locaux, vous participez à un rite qui transcende les siècles.
Vous riez ensemble des expressions faciales que ce goût provoque inévitablement, créant des liens qui vont au-delà des mots. C’est une communion avec une culture qui valorise l’audace et l’ouverture d’esprit.Vous l’avez compris, le Hákarl n’est pas seulement un plat. C’est une aventure sensorielle qui laisse une empreinte indélébile dans votre mémoire.
Chaque fois que vous repenserez à cette expérience, vous serez transporté sur les rives battues par le vent de l’Islande, où la nature sauvage règne en maître.Prêt à relever le défi ?

© Paul Guillot, Étendues Sauvages

 

EAU

ALPHONSE ISLAND, L’ILE ÉLOIGNÉE

Parmi les trésors cachés de notre planète, certaines îles secrètes évoquent un charme particulier, comme si elles murmuraient des histoires anciennes à ceux qui s’y aventurent. Ces îles, souvent méconnues, sont des havres de paix où la nature s’exprime dans toute sa splendeur.
Leur promesse aux voyageurs est simple : une évasion hors du temps.
Une parenthèse.
Elles sont des invitations à découvrir ce qu’est le véritable ailleurs.
Où chaque recoin raconte une histoire unique.

Sur l’île Alphonse, vous êtes chez vous.
Le sentiment de liberté est omniprésent. Pieds nus, en toute simplicité. Il n’y a pas de code vestimentaire.
Seulement le doux murmure des vagues et le souffle du vent comme compagnons.

L’île Alphonse incarne cette solitude majestueuse où l’immensité marine dessine les contours d’un monde à part.
L’océan devient un gardien silencieux qui préserve l’authenticité et la beauté brute de cet endroit unique.
Sur ses plages immaculées, chaque lever de soleil est un spectacle intime que seuls les initiés peuvent savourer.
Enveloppée par les eaux cristallines, l’île semble flotter hors du temps, offrant un refuge idéal pour ceux qui cherchent à se reconnecter avec eux-mêmes et avec la nature dans sa forme la plus pure.

Alphonse Island est plus qu’une simple destination.
C’est un ailleurs secret où chaque instant devient une légende personnelle.

© Blue Safari Collection

OKAVANGO, LE FLEUVE QUI N’ATTEINT JAMAIS LA MER

Le soleil vient de se réveiller et Grand-Pa et moi sommes déjà en route.
Enfin sur l’eau.
Nous naviguons sur un bateau à fond plat, glissant silencieusement à travers les canaux sinueux du Delta de l’Okavango au Botswana. Appelé « le fleuve qui n’atteint jamais la mer », le delta est un labyrinthe d’eau et de terre où la nature règne en maître. Pour l’instant, nous nous débattons à travers d’immenses tapis de nénuphars et de hautes rangées de papyrus. Kabo, notre guide, se tient debout à l’arrière. Il manie avec dextérité et souplesse sa longue perche en bois qui s’enfonce dans les eaux peu profondes, le plus doucement possible pour ne pas troubler le silence absolu qui règne dans l’air.
L’embarcation avance rapidement en évitant soigneusement les eaux les plus profondes pour distancer de potentiels hippopotames intrépides.Mais il est fragile, c’est bien là son moindre défaut ! Il oblige à avoir tous ses sens constamment en alerte. Et quand je regarde le visage tendu de Grand-Pa, je sens bien qu’à tout moment, il peut se passer quelque chose.
Un clapotis plus sonore, un cri plus strident, une tâche qui bouge dans les hautes herbes, des remous proches du bateau, tout est sujet à une forte montée d’adrénaline. Mais aujourd’hui, ce sont les éléphants que nous sommes venus rencontrer.
Et justement, les voilà. Pour l’instant, ils semblent minuscules dans l’immensité du delta.
Encore cachés par les roseaux et les papyrus. Nous mettons pieds à terre et nous nous approchons pour les observer sans troubler leur sérénité.Petit à petit, leur présence s’impose. Leur taille est à la fois intimidante et fascinante.
Ils se déplacent avec une grâce surprenante malgré leur envergure. Chaque mouvement est empreint de sagesse. Je suis immédiatement captivé par la texture de leur peau.
Elle est semblable à une carte ancienne marquée par le temps.
Chaque ride raconte une histoire.
Je ne peux m’empêcher de regarder le visage de Grand-Pa.
Après la moustache du lion, voici les rides de l’éléphant. Un zoo à lui tout seul mon Grand-Pa !
Kabo nous conduit vers une grande mare où les éléphants prennent un bain de boue et surtout d’abreuvent par cette chaude journée de décembre.
C’est un spectacle incroyable et rare ! Je mesure ma chance.
Les géants se roulent joyeusement dans la boue, boivent des dizaines de litres d’eau, projetant des gerbes d’eau et de terre autour d’eux.
Grand-Pa m’explique que ce bain n’est pas seulement un jeu, mais aussi une façon pour eux de se protéger des parasites et du soleil brûlant en absorbant l’eau à travers les crevasses de leur peau.

« Regarde comme ils s’amusent, » dit-il en souriant. « Ils sont comme nous, ils aiment profiter des plaisirs simples. »
« Mais, tu sais, les éléphants sont aussi très utiles au delta et à son écosystème.
En creusant avec leurs trompes puissantes pour trouver de l’eau, ils créent des points d’eau vitaux pour d’autres animaux. Et ils favorisent la dispersion des graines qui maintiennent la biodiversité de la région. »
Grand-Pa me raconte aussi comment les éléphants ont survécu pendant des siècles grâce à leur intelligence et leur capacité d’adaptation.
« Ils sont les gardiens de ce lieu, » dit-il avec admiration.
Je suis aussi en admiration devant le puits de connaissances qu’est mon grand-père. Le soleil commence à décliner et nous sommes encore là, silencieux, à observer depuis des lustres ces géants se mouvoir avec élégance dans leur environnement naturel. Nous ne pouvons nous détacher de ce spectacle.
Ce moment restera gravé dans ma mémoire comme un symbole de la beauté brute et sauvage du monde. Je ressens une profonde gratitude pour cette expérience partagée avec Grand-Pa.
Une de plus dans ce séjour africain, me direz-vous. Quelle chance !

© Étendues Sauvages

MA RENCONTRE AVEC LE LOUP ARCTIQUE

La quête des loups des nuages est d’abord un long voyage pour rejoindre le nord du Canada et le pays de la Nation Cri qui les a toujours respectés. Commence alors l’attente car c’est eux qui viennent à nous et pas l’inverse. Elle a durée 7 longs jours. Et puis un matin ils sont là, sur la crête, huit loups sveltes trottinant d’un pas léger en file indienne. Nous avons eu la chance de croiser leur chemin plusieurs fois ce jour-là. Dans un silence absolu ils sont passés devant nous déterminés, calme et sereins puis sont allés se reposer à proximité. Loin de l’image de la meute fortement hiérarchisée où chacun défend sa place à coup de crocs, nous avons assisté à une débauche d’effusions et à des débordements d’affection.”

Bénédicte : Quel sentiment avez-vous éprouvé suite à cette rencontre ?
“ De retour nous avons éprouvé le besoin de les nommer pour garder vivant le souvenir de chacun : Avani (terre) la mère louve robuste et balafrée, Aputika (neige) le chef de meute blanchi par les ans et presque frêle, Mahpiya Luta (nuage rouge) un male imposant et taché du sang de la dernière proie, Wompeyappause (lune blanche) une grande louve aux flancs blancs, Lakota (ami) et sa griffure sur le museau, Kamala (perfection) et Fala (Corbeau) deux jeunes louves et enfin Muna (printemps débordant) la jeune louve de moins d’un an, joueuse, espiègle, pétillante et infatigable.
Ces instants nous paraissent encore aujourd’hui irréels. Ont-ils vraiment existé, était-ce un rêve ? Qu’importe car après ces apparitions « On en demeure épanoui.“

© Jacques Serre

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