Jouer les apprentis sorciers nous permettra-t-il de contrer le réchauffement climatique ?

La CIA, la NASA et la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) vont, selon Slate et Mother Jones, co-financer une étude qui sera menée par la National Academy of Sciences (NAS) aux Etats-Unis pour étudier les possibilités offertes par la bio-ingénierie pour modifier le climat au niveau global. L’étude évaluera également les conséquences potentielles de telles interventions au niveau environnemental, social, économique et même sur le plan de la sécurité nationale.

Le Président Obama avait annoncé au début de son second mandat que le changement climatique en serait une de ses principales priorités. Mais les objectifs fixés de réduction des émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre de 17% d’ici à 2020 et de 80 % d’ici à 2050 ne suffiront sans doute pas à contrer le réchauffement climatique. C’est ainsi que les chercheurs se penchent sur des techniques de  bio-ingénierie telles la séquestration à grande échelle du dioxyde de carbone ou une augmentation de l’albédo de la planète.

Cette étude vise donc à évaluer la faisabilité, l’efficacité et les impacts d’une sélection de techniques. Le fait que certaines technologies sont peu coûteuses et relativement simples à mettre en place pose une question supplémentaire de sécurité, certains pays ou mêmes de riches particuliers pouvant décider, unilatéralement, de les mettre en oeuvre sans tenir compte des impacts.

Cette étude bénéficiant d’un budget de 630 000 $ et devant durer 21 mois portera sur les deux types de technologies suivantes :

. la gestion du rayonnement solaire (Solar Radiation Management – SRM en anglais), comme l’envoi dans la stratosphère de particules de soufre réfléchissant la lumière du soleil (l’idée étant de copier l’effet des éruptions volcaniques)

. la séquestration du dioxyde de carbone (Carbone Dioxide Removal – CDR et Carbon Capture and Storage – CCS, en anglais) par exemple en fertilisant les océans au sulfate de fer.

Certaines expériences de manipulation du climat ont déjà eu lieu. La Chine utiliserait régulièrement une technologie permettant de provoquer des pluies sur des zones précises, avec plus ou moins de succès : la technique de l’ensemencement des nuages.

Cependant, le climat, les océans, ont des dynamiques tellement complexes qu’on peut se demander si on arrivera à évaluer toutes les conséquences possibles d’une telle manipulation d’envergure du climat. La réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre semble une solution tellement plus simple et … sûre….

 

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