Chacun de mes voyages a eu son moment de grâce

Gorille des montagnes, Rwanda © Olivier Deregnaucourt

Quand Olivier Deregnaucourt parle de ses voyages avec Etendues Sauvages, il a des étoiles dans les yeux, le sourire aux lèvres et de l’enthousiasme dans la voix. « Il y a des choses qu’on peut regretter dans une vie. Jamais ses voyages en Afrique. C’est un rêve merveilleux qui habite le cœur pour toujours. » Une fois de retour à Paris – et sur les plateaux télé où il travaille comme technicien –, Olivier a sa recette magique pour redonner vie à ses voyages. Il visse ses écouteurs sur les oreilles et enclenche les playlists qu’il écoutait là-bas, dans l’Okavango, au Rwanda, à Madagascar ou au Zimbabwe. « Avec mes écouteurs, je repars et retombe dans mon rêve africain », poursuit Olivier. Suivons-le…

Partager un tel moment, cela crée des liens de complicité indestructibles

AuRwanda, il a passé quelques nuits dans l’hôtel où a vécu la célèbre primatologue Dian Fossey – celle qui a inspiré le film Gorilles dans la brume. Il a sans doute vécu les mêmes émotions qu’elle, en montant dans la forêt tropicale pour atteindre le sanctuaire des gorilles. « En arrivant là-haut, j’ai d’abord vu la petite tête d’un gorillon, puis son frère. J’étais tout à mon émerveillement quand le dominant est arrivé », se souvient-il. Un dos argenté de 250 kilos… et pourtant d’une grande douceur, si l’on en croit Olivier. « Il était face à moi, à quatre mètres. Et j’avais l’impression qu’il cherchait à me parler, comme on parle à un invité dans son salon ». Peut-être le point d’orgue du voyage. Un « instant de grâce » en tout cas, comme Olivier aime à le dire. « Mon fils de seize ans était à mes côtés… Partager un tel moment, cela crée des liens de complicité indestructibles. »

Au Zimbabwe, à la rencontre des éléphants « c’est Laurent, chez Etendues Sauvages, qui m’a donné envie d’aller au parc national de Hwange. En me disant que c’était un des rares endroits au monde, avec le Botswana, où il existait encore de grands troupeaux d’éléphants », explique Olivier. Des années après, il en parle encore avec une joyeuse excitation dans la voix. Il se souvient du choc qu’il a ressenti quand, entouré de centaines d’éléphants, il a subitement pris conscience que les pachydermes vivaient des émotions tout aussi intenses que les nôtres. « Il suffit de les regarder dans les yeux pour comprendre leur sensibilité et leur intelligence. Et quand la matriarche de la troupe s’avance, on voit tout de suite qui est la patronne ! » A sept mètres du rhino au Zimbabwe, Olivier évoque d’autres instants inoubliables. Comme ce jour où, près des Chutes Victoria et accompagné d’un guide anglais connaissant le parc comme sa poche, il s’est retrouvé à sept mètres d’un rhino. « Inconcevable si j’étais parti avec la foule de touristes que l’on voit près des Chutes Victoria ». Prendre les chemins de traverses qui, même non loin d’un spot touristique, mènent parfois à des scènes magiques. Ce n’est bien sûr pas Olivier qui dira le contraire. « Je remercie encore Laurent de m’avoir convaincu d’aller sur le Lac Kariba. Je n’étais pas chaud… et pourtant j’y ai vu une des scènes les plus extraordinaires de ma vie, à Matusadona. » C’était le spectacle (rarissime) d’une lionne sautant sur un buffle. Encore un instant de grâce… Le plus beau paysage du monde est là, Olivier peut continuer des heures… Et on pourrait passer des heures à l’écouter !

L’histoire des sept baleines qui coursaient une femelle au large de Madagascar n’est-elle pas merveilleuse ? Ou celle des habitants de ce village, au Rwanda, qui ont tous fêté Olivier, pour le remercier d’avoir partagé un repas avec l’un d’entre eux. Ou encore celle de ce pilote de Cessna, rencontré lors d’un transfert en avion, qui est un jour arrivé dans le delta de l’Okavango et a décidé de ne plus jamais en partir. Et Olivier d’ajouter : « Je le comprends, c’est le plus beau paysage du monde. Même Yann Arthus Bertrand ou Nicolas Hulot, qui en ont pourtant vu d’autres, sont d’accord là-dessus ! » De là à dire qu’Olivier posera un jour ses valises en Afrique, il n’y a qu’un pas…

En attendant, il a bien l’intention de continuer à voyager. « Toujours avec Etendues Sauvages. Grâce à eux, chacun de mes voyages a eu son moment de grâce ».

Echanges avec Karine Welter, pour le Magazine expérience #07, en mars 2017.

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