À vivre
Toutes les femmes Kunas consacrent plusieurs heures chaque jour à coudre des molas, soit pour leurs blouses soit pour les proposer à la vente. Les jeunes filles commencent à apprendre la technique dès l'âge de 6 ou 7 ans, et il n'est pas rare de voir des grand-mères de 80 ans coudre encore, et souvent sans lunettes…
Dans chaque village, quelques femmes spécialistes, et quelques hommes raffinés, créent des motifs de molas, interprétant des sujets traditionnels ou innovant avec des sujets stylisés au design moderne : ce sont de véritables artistes. Ces projets seront réalisés ensuite par les femmes de leur entourage et pour certains par eux-mêmes.
Le motif principal doit être immédiatement identifiable et ne pas être brouillé par les motifs annexes ou par les couleurs avoisinantes. La mola qui, comme une peinture d'artiste, sera examinée avec un peu de recul, doit dégager un équilibre des motifs et des couleurs, ainsi qu’une harmonie générale.
Les motifs traditionnels restent les formes géométriques, les sujets inspirés de la nature, des animaux et des fleurs ou des objets de la vie courante. L'artiste saura toujours y mettre sa touche personnelle.
Côté technique :
- les points de couture doivent être quasiment invisibles : d'une part, les fils seront exactement de la même couleur que les tissus, et d'autre part, les points seront très fins et resserrés ;
- les courbes des motifs doivent être très régulières et non pas une suite de petites droites ;
- tous les sillons de couleurs qui dessinent le motif, c'est à dire les découpes une fois ourlées, doivent être étroits et très réguliers en largeur (1,5 à 2 mm maxi) ;
- toute la surface de la mola doit être utilisée, mais les motifs annexes, rayures, triangles, ronds et les broderies additionnelles doivent mettre en valeur le sujet principal et non pas l'étouffer ;
- posée à plat, la mola ne doit pas présenter de reliefs inégaux et doit bien sûr être réalisée avec des tissus de bonne qualité.