Sur les traces – trop fréquentées ? – du Seigneur de Patagonie

Puma en Patagonie, Chili © Christophe Courteau
Puma en Patagonie, Chili © Christophe Courteau

Le Puma, espèce endémique du continent américain est le plus grand prédateur du Chili et de l’Argentine. Ce félin énigmatique est aussi l’animal le plus emblématique de cette terre sauvage. Dans la culture Mapuche ce lion des montagnes est une créature sacrée.

Comment le trouver ?
Difficile à observer car solitaire et se fondant dans le paysage, le Puma est repéré par une équipe de pisteurs, qui informent les guides par radio qui conduisent les clients sur le site d’observation dès qu’ils sont aperçus au sein du parc Torres del Paine.

L’hétérogénéité des paysages où convergent des montagnes, des glaciers, des vallées, des étangs et de grands lacs ; et la volonté des autorités d’en faire un exemple de conservation des écosystèmes, des paysages, des espèces et de la diversité génétique ; ont contribué à sa grande popularité, pour en faire un lieu que nous considèrerons,  sur certains sites et à certaines périodes de l’année, comme beaucoup trop fréquenté.
Car ici comme ailleurs, tout le monde a tendance à se rendre au même endroit, au même moment. Torres del Paine accueille désormais plus de 200 000 visiteurs chaque année et, en haute saison, des embouteillages de randonneurs peuvent se former sur son sentier phare, le Circuito W. Cette sur-fréquentation a un impact sur l’érosion et la régénération des sols. De plus, les infrastructures touristiques au sein du parc ont connu un développement anarchique et rapide. Pour autant, la population de Pumas, bénéficiant d’une protection accrue car financée par le tourisme, n’a cessée de croître au cours de ces dernières années. Trop de monde mais plus de pumas protégés.

Un paradoxe qui n’est pas sans rappeler la situation du Jaguar au Brésil, dans le Pantanal. Ou encore celle du Tigre en Inde, notamment dans les parcs de Ranthambore et de Bandhavgarh où, selon nous, le nombre de visiteurs est beaucoup trop important. Des sites trop fréquentés mais où les félins sont mieux protégés et leur nombre en légère augmentation.

Comme toujours quand on aborde la Conservation il est difficile de trouver le juste équilibre.

Cependant, nous admettrons que découvrir Torres del Paine dans des conditions de sur-fréquentation n’est pas l’image que l’on se fait de la Patagonie. Observer le Pumas en compagnie de hordes de photographes alignés pour capter la même image non plus !
Il est pourtant possible de “faire autrement”, ne serait-ce qu’en voyageant à contre-courant où à contre-temps.
La belle saison ne se limite pas seulement à décembre, janvier ou février. Octobre offre une végétation renaissante. Avril offre une magnifique arrière saison, alors que la végétation revêt son manteau automnal.
Découvrir des sentiers moins ou pas fréquentés, avoir la chance de croiser “occasionnellement” un Puma permet aussi de vivre une expérience unique. La Patagonie et le parc de Torres del Paine ne se limitent pas aux Tours du Paine.
Il y a mille et une façons de faire bien en faisant autrement.

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