10 Août, World Lion Day

Safari dans le Delta de l'Okavango © L. Guillot
Safari dans le Delta de l'Okavango © L. Guillot

Le  lion, symbole de majesté et de puissance, est l’un des animaux les plus emblématiques d’Afrique.
Mais c’est un colosse aux pieds d’argile.

Alors qu’on estime que la population de lions africains était d’environ 200 000 individus il y a un siècle. On compte aujourd’hui entre 20000 et 25000 lions dans toute l’Afrique. Soit une chute de près de 90% en un siècle.
En outre, la répartition géographique des lions s’est considérablement réduite. Autrefois présents dans presque toute l’Afrique subsaharienne, ils sont désormais confinés à des poches dispersées, principalement en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Les plus grandes populations se trouvent en Tanzanie, au Botswana, au Kenya et en Afrique du Sud. La Tanzanie, à elle seule, abrite environ 40% de la population totale de lions d’Afrique. En revanche, dans des régions telles que l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, les lions sont au bord de l’extinction, avec moins de 500 individus restant dans ces zones.

L’évolution future de la population des lions dépend de plusieurs facteurs critiques. Les principales menaces comprennent la perte d’habitat due à l’expansion humaine, la diminution des proies naturelles, les conflits avec les communautés locales et le braconnage. L’agriculture extensive, le développement des infrastructures et l’urbanisation sont des causes majeures de la destruction des habitats naturels des lions, comme d’autres animaux africains emblématiques (éléphants, guépards, léopards, rhinocéros, gorilles, girafes…). De plus, les conflits avec les éleveurs, qui protègent leur bétail, mènent souvent à la mort des lions.

Face à ces défis, plusieurs initiatives de conservation ont vu le jour depuis de nombreuses années. Par exemple, le projet Big Cat Initiative, engagé par Great Plains Foundation (Dereck & Beverly Joubert) avec le National Geographic en 2009 a permis de sauver près de 4500 lions.

D’autres organisations font également un travail formidable :

Panthera, une organisation internationale dédiée à la conservation des grands félins. Leur initiative principale pour les lions, appelée Project Leonardo, vise à sécuriser des « paysages lion » à travers l’Afrique, en créant des corridors écologiques pour relier les populations de lions isolées.

Lion Guardians, une ONG qui combine les connaissances traditionnelles des Maasaï avec des méthodes modernes de conservation pour protéger les lions au Kenya et en Tanzanie. Ils forment des membres de la communauté Maasaï à surveiller et à protéger les lions, tout en minimisant les conflits entre les lions et les humains. Ils travaillent également à changer les attitudes des communautés envers les lions, encourageant la coexistence pacifique.

Born Free Foundation, une organisation fondée par Virginia McKenna et Bill Travers, dédiée à la protection des animaux sauvages, y compris les lions. Leur travail en Afrique se concentre sur la protection des lions dans les réserves et les parcs nationaux. Born Free lutte contre le commerce des trophées de chasse, soutient les efforts de conservation dans les aires protégées et œuvre pour la création de nouvelles réserves pour les lions en danger.

African Parks, une ONG qui gère les parcs nationaux et les réserves naturelles à travers l’Afrique, avec un accent sur la protection de la biodiversité, y compris les populations de lions. Ils prennent en charge la gestion complète des parcs, y compris la sécurité, la lutte contre le braconnage, la restauration des habitats, et le développement des communautés locales. Leur modèle de gestion permet de protéger efficacement les lions dans plusieurs régions clés d’Afrique. Leur travail dans le parc de l’Akagera est à ce titre remarquable pour la ré-introduction et la protection des lions et des rhinocéros au Rwanda.

Toutes ces ONG (et d’autres encore) jouent un rôle clé dans la lutte pour la survie des lions en Afrique. Elles agissent à différents niveaux, de la protection des habitats à la sensibilisation des communautés locales, en passant par la lutte contre le braconnage et les conflits homme-lion.
Tous ces efforts de conservation sont essentiels pour inverser la tendance. Cependant, ces mesures nécessitent un soutien continu, tant sur le plan financier que politique. Dans une certaine mesure, le tourisme raisonné, participe à cette protection. D’abord en apportant des fonds dédiés à la conservation, ensuite en démontrant aux populations locales qui vivent de ce tourisme, qu’un lion vivant à toujours plus de valeur qu’un lion mort.

Pour les années à venir, la survie du lion africain et des autres espèces menacées, dépendra largement de la capacité des gouvernements, des ONG et des communautés à collaborer pour protéger ces prédateurs. Si les efforts de conservation sont intensifiés et soutenus, il est possible que la population de lions se stabilise, voire augmente légèrement dans certaines régions.
Cependant, sans intervention significative, le déclin pourrait se poursuivre, conduisant à une disparition totale des lions dans plusieurs parties du continent africain.

L’Afrique ne serait alors plus tout à fait la même.

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