Un matin de novembre 2023, 05h37
Ikuka Safari Camp s’éveille à peine. Les bleus profonds de la nuit s’effacent dans les roses orangés de l’aube, du haut de ce nid d’aigle aux panoramas sublimes. La brise porte un mélange de terre humide, d’herbes sèches, et… d’effluves de café. Il est l’heure !
La piste sinueuse descend les mille mètres de dénivelé de l’escarpement, contournant masses rocheuses volcaniques, cactus candélabres et baobabs millénaires. En contrebas, une longue ligne de palmiers marque les berges de la Mwagusi River. Les sables de son lit, aussi asséchés que dorés, accueillent ce matin les jeux d’une famille de chacals.
Un coup d’œil en arrière et, dans les brumes de chaleur, Ikuka Safari Camp a disparu, doux mirage éphémère.
Au bout de la piste, s’ouvrent les plaines immenses du Little Serengeti. Mon safari du jour commence…
Amandine,
Spécialiste de l’Afrique pour Étendues Sauvages
Ruaha. Ici, l’amoureux de safaris est loin de tout. Le premier village est à soixante kilomètres et les touristes très peu nombreux.
En toute quiétude, vous observez les éléphants qui creusent le lit des rivières Ruaha et Mwagusi. Des heures durant, vous traquez les lions, particulièrement nombreux ici. Selon le National Geographic, Ruaha serait le parc ayant la plus grande concentration de lions au monde.
Ici, nul bruit intempestif ne vient rompre la méditation. Seuls les baobabs multi-centenaires et les hauts palmiers font des signes de loin. Parfois, les grands félins ne daignent pas se montrer. Qu’importe, la beauté du voyage n’a rien à voir avec le nombre de bêtes observées.
Ici, rien ne sert de courir de « spot » en « spot ». Mieux vaut se poser pour saisir, tel un peintre, toutes les nuances de gris du paysage ou, tel un musicien, capter la pulsation de la vie, loin du tumulte du monde.
Ici, la nature ne se consomme pas. Elle se vit. À son rythme, offrant ce qu’elle décide de dévoiler au visiteur du jour.
