En mars 2024, Jacques S., fidèle voyageur d’Etendues Sauvages, partait dans le grand Nord du Canada pour y observer les loups arctiques. D’après ses souvenirs, ce fut une expérience riche en émotions :
“La quête des loups des nuages est d’abord un long voyage pour rejoindre le nord du Canada et le pays de la Nation Cri qui les a toujours respectés. Commence alors l’attente car c’est eux qui viennent à nous et pas l’inverse. Elle a durée 7 longs jours. Et puis un matin ils sont là, sur la crête, huit loups sveltes trottinant d’un pas léger en file indienne. Nous avons eu la chance de croiser leur chemin plusieurs fois ce jour-là. Dans un silence absolu ils sont passés devant nous déterminés, calme et sereins puis sont allés se reposer à proximité. Loin de l’image de la meute fortement hiérarchisée où chacun défend sa place à coup de crocs, nous avons assisté à une débauche d’effusions et à des débordements d’affection.”
Bénédicte : Quel sentiment avez-vous éprouvé suite à cette rencontre ?
“De retour nous avons éprouvé le besoin de les nommer pour garder vivant le souvenir de chacun : Avani (terre) la mère louve robuste et balafrée, Aputika (neige) le chef de meute blanchi par les ans et presque frêle, Mahpiya Luta (nuage rouge) un male imposant et taché du sang de la dernière proie, Wompeyappause (lune blanche) une grande louve aux flancs blancs, Lakota (ami) et sa griffure sur le museau, Kamala (perfection) et Fala (Corbeau) deux jeunes louves et enfin Muna (printemps débordant) la jeune louve de moins d’un an, joueuse, espiègle, pétillante et infatigable.
Ces instants nous paraissent encore aujourd’hui irréels. Ont-ils vraiment existé, était-ce un rêve ? Qu’importe car après ces apparitions « On en demeure épanoui “
© Jacques Serre